lundi 18 janvier 2010

Pabu ki Dhani

12 – 18 jan 2010


Là où l'on vit au rythme du soleil et où le ciel et la terre s'unissent dans un horizon infini; là où l'Homme est en communion avec la Nature et là où les Éléments règnent en maîtres cruels, poussant l'Homme et la Nature à lutter chaque jour pour leur survie.



Là aussi où l'Homme, depuis des siècles, tente, malgré les tensions entre ethnies, castes et religions, de vivre en harmonie avec son voisin. Là où le superflu n'existe pas et où l'essentiel se trouve dans les cœurs, c'est là que nous, deux aventuriers en quête de Vie, avons eu la chance de passer une petite mais merveilleuse semaine.


À seulement 40 minutes de la ville, nous arrivons, par les chemins cabossés, dans ce lieu éblouissant où l'on ne sait plus si nous sommes dans l'infiniment grand ou dans la constante répétition de l'infiniment petit: le Désert. Tout se ressemble mais tout est unique.



Pabu ki Dhani (le petit village de Pabu), seul témoignage de présence humaine, constitué d'une maison de pierre et de 5 petites huttes en terre battue couvertes d'un toit de paille, semble avoir poussé par magie dans l'immensité du néant. Il est planté sur un sol à l'apparence lunaire, jonché de pierres noires, et surplombe le magnifique mais triste spectacle, d'une grande étendue de sable, là où la fraîcheur d'un grand lac apaise normalement la sécheresse du désert; conséquence terrible d'une mousson trop timide.





C'est autour du Chaï de bienvenue que nous faisons plus ample connaissance avec Pabu, et que nous rencontrons ses oncle, neveu, cousin, et amis. Dans cette région, le système des castes est encore très présent, malgré les récentes améliorations dans les rapports entre Bhil (caste très basse de Pabu) et Rajput (caste supérieure aux Bhil).
Nous arrivons à une période d'élection d'une sorte de porte parole de plusieurs villages, Bhil et Rajput confondus. Nous assistons donc aux universels débats et discussions sur la politique!


Même si nous ne comprenons rien (mes quelques notions d'Hindi ne me permettent pas de comprendre le dialecte local), nous sommes tout de suite plongés et intégrés au cœur même de leur quotidien car nous ne sommes pas considérés comme des touristes, ce qui fait un bien immense!


Nos journées sont ponctuées par une sortie chaque après-midi, lors desquelles Pabu nous emmène sur sa moto, ou à dos de chameau (une bosse donc dromadaire en fait mais chameau ça sonne mieux!), visiter les villages, temples, petit lac... Lors de ces visites, nous rencontrons des artisans et leurs familles, vivant à même le sol dans des maisons de briques, parmi les vaches et les chèvres. Les rires d'enfants aux yeux espiègles et les regards timides de femmes de derrière leurs châles sont autant de soleils qui réchauffent nos cœurs.










Le reste de nos journées nous nous promenons dans le désert, ou restons à la maison avec Pabu et sa famille à simplement profiter du soleil chaud et du vent frais, à discuter en sirotant un chaï. Après un magnifique coucher de soleil, la fraîcheur du soir nous rassemble autour du feu et nous passons des moments inoubliables sous les étoiles à partager musique et contes.



Le dernier réveil au soleil du désert est arrivé trop vite. Il est déjà temps de se quitter. Un petit picotement au cœur, nous disons au revoir à Prakash le neveu, Danya le frère, et Mala l'oncle, et à ce petit coin de paradis aux couleurs de l'amitié.
Pabu nous raccompagne à Jaisalmer et nous nous quittons la larme à l'œil.
Il va retrouver son quotidien, et pour nous, il est temps de repartir vers de nouvelles aventures.
Mais cette merveilleuse expérience, si courte fut-elle, restera à jamais gravée dans nos cœurs et nous reviendrons le plus vite possible rendre visite à Pabu.


Entre temps nous recommandons (voir même obligeons) à quiconque se rendra en Inde, de faire un passage à Pabu ki Dhani. Le lieu est époustouflant, les gens sont chaleureux et formidables, le logement est très confortable, la nourriture est locale et délicieuse (le lézard bouilli n'est pas forcé mais recommandé car il vaut le détour!), et l'expérience est magique!

→ http://pabukidhani.com

10 commentaires:

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  2. Hello,
    ben ça fait plaisir de voir que vous passez du temps magiques ! Pouvez-vous nous envoyer un peu de poudre de perlimpinpin de là-bas ?
    C'est drôle aussi de voir que c'est dans le désert, loin de bien des choses qu'on croit essentielles, qu'on est près des gens et des "vraies richesses" (merci à J Giono pour ce titre).
    Et vous, avez-vous aussi raconté à vos amis ?

    Et puis merci aussi pour les couleurs. Chez nous, c'est gris, noir, brun, kaki... c'est moins 'gai'.
    A bientôt

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  3. Quelle joie de vous lire! Au fait, qui écrit? Anael? Timothée? Ravie de revoir cette belle lumière et dans le ciel, et sur les huttes, et dans les yeux surtout... Mais nous y serons bientôt.... Ca y est, vous devez être dans le train, si mes comptes (contes) sont bons... Et c'est reparti pour 19? 20? 21 heures?

    Je vous embrasse fort! Et baiser à Tania!

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  4. Bravo au photographe , Capucine et Pabu vont apprécier .
    Il faisait bien froid , semble t il : Anaël est très couverte devant le métier à tisser : mais les nuits sont froides en cette saison ; superbes couleurs !
    Je suis dans les Pyrénées où nous avons eu une journée superbe : mais ces photos du désert du Thar mettent en résonnance de beaux souvenirs !
    Voyagez , partagez , écoutez :
    c'est le seul capital qui ne se dévalorise pas avec le temps !...

    Nicole

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  5. Merveilleuses rencontres de l'autre... de soi...
    Seulement 2 semaines de voyage et déjà tellement de vécus qui enrichiront votre vie entière.
    Je suis si heureuse pour vous.
    tendres bisous à mes 2 chéris
    Mams

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  6. Merci du téléphone, Anaël! Je suis très heureuse que vous ayez commencé votre périple par le grand ouest et par Pabukidhani... et par Fifu, deux lieux pleins de chaleur humaine...

    A tout bientôt! Et merci pour les textes qui enrichissent à tous points de vue les photos (ou l'inverse). Merci aussi pour ces très belles photos!

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  7. Que d'emotion de vous lire, merci pour ce beau temoignage, je suis triste de vous avoir loupe....
    Capu

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  8. Hello,
    En revoyant cette étape, je me dis que

    soit il y a de nouvelles photos...
    soit j'avais zappé certaines (lesquelles ?)!

    En tous les cas merci pour ces pages qui prennent de mieux en mieux l'allure de reportage. On sent que ça bouillonne de plus en plus fort en vous.
    Cette étape en Inde, terrain conquis, va vous permettre d'affûter vos outils. C'est un tremplin en plus de l'effort à faire pour ne pas être blasés (mais peut-on être blasé d'un lieu qu'on regarde avec le coeur ?).

    Bonne continuation, (et je promets d'être plus attentif).

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  9. Non, non, tu avais bien lu la première fois, cher hihaho, mais ils sont malins... Ils savent ajouter et corriger et améliorer le texte! Et ça, c'est bien!

    Bien à vous tous! D'ici, de France et de là-bas!

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  10. Quelle joie de vous lire et de vous voir au travers de ces belles photos ! Nous allons vous rejoindre par le coeur tout bientôt car dès le 7 février nous serons sur les terres (ou plutôt les cailloux ou le sable) que vous venez de quitter. Bonne continuation dans l'alignement des mots, le choix des images et surtout les rencontres inoubliables qui vont fonder votre demeure de vie ! de celle qui n'a plus votre mams au-dessus de sa tête !!!! = Mo

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