Train prévu à 18h45. Problème: Sachant qu'on a vécu 5 jours à 4 personnes plus 4 sacs à dos dans un 16m2, et que la proportion de désordre par personne augmente exponentiellement chaque jour; en combien de temps peut-on remplir 50kg de bagages dans un volume de 150L répartis dans 4 sacs à dos?
Par je ne sais quel moyen, nous parvenons sans trop de mal à boucler nos bagages avec un peu plus de place qu'avant... deux possibilités: soit c'est mieux rangé, soit nous avons malgré nous, depuis le début, parsemé notre chemin de diverses chaussettes et autres sous-vêtements... si le problème persiste, notre voyage prendra probablement fin chez les Mentawai en Indonésie, où la question des vêtements n'aura plus grande importance!
Bref, il est donc temps de partir, un sac derrière, un sac devant, les « muscles cuissiers » prêts à souffrir. Nous disons au-revoir à Tanya et Uttam, et nous nous entassons dans un Tucktuck (4 sacs à dos plus 2 personnes prennent étrangement plus de place que 4 personnes sans sac à dos).
Assez parlé de sac à dos! Nous filons désormais à travers Delhi, zigzaguant à coup de klaxon entre les voitures, les bus, les motos, les rickshaw, les vélos, les vaches (plus rares que les années précédentes), et nous arrivons à la gare de New Delhi.
Oh miracle, le train est annoncé à l'heure! Nous traversons toute la gare pour enfin arriver sur le dernier quai, en sueur. Il nous reste environ 30 minutes à attendre, ce qui est ridiculement peu en Inde!
Mais... tout ceci est bien trop beau pour être vrai! Après à peine 5 minutes d'attente, la dame du haut-parleur nous annonce avec une voix presque trop enjouée, que le train numéro 2560 en direction de Varanasi, a été annulé, et qu'elle regrette profondément pour la gène occasionnée!
Les indiens, n'étant pas parisiens, ne s'offusquent pas. Ils se lèvent, prennent leurs bagages et s'en vont, avec une impressionnante sérénité! Ils prendront le train une autre fois...
Sans pour autant être parisiens, notre héritage français veut que nous poussions au moins un gros soupir en râlant un bon coup! Ceci ne faisant pas avancer les choses, nous tentons de trouver un autre train plus tard dans la soirée, mais peine perdue, aucun train avant le 26!
Adoptant la sérénité indienne, nous reprenons nos sacs à dos et retournons à l'appartement, au 5ème étage, encore plus en sueur! C'était le premier faux départ!
Nous revoilà donc tous les 4. Tanya, qui repart en Suisse, a son avion à 4h du matin, mais doit être à l'aéroport à 2h, autant ne pas dormir du tout. Nous passons donc une bonne soirée à manger, boire (anniversaire de Uttam le 25 oblige!) et... à jouer aux cartes (re-encore!).
Il est 2h. La valise de Tanya est bouclée. Timothée, qui est un peu enrhumé, reste à l'appartement, et nous partons à 3 à l'aéroport dans le vent froid et le brouillard.
Arrivés au bon terminal, son vol n'est pas annoncé. Probablement juste une erreur. Mais la journée n'a pour le moment pas eu beaucoup de succès, et après une rapide vérification, nous repartons tous les 3 et la valise! L'avion a été retardé de près de 5h! De retour à l'appartement, nous re-revoilà tous les 4! C'était le 2ème faux départ!
Nous pouvons enfin dormir, Uttam amène Tanya à l'aéroport à 7h, pour de bon cette fois! Et c'est une nouvelle journée à Delhi qui commence!
Finalement tous ces imprévus, ces contretemps, l'espace qui se crée dans les sacs, le mariage, etc, ... tout ce qui n'est pas quantifiable dans un projet, ça met du piment dans la balade, non ?
RépondreSupprimerSinon vous vous sentiriez encore trop "parisiens" pour la suite d'un voyage où d'autres repères vont tomber (les connaissances, par exemple, qui finalement arrondissent un peu les angles).
Par ailleurs, je trouve de plus en plus passionnnant votre façon de raconter, continuez !
Bon je vous embrasse.
A bientôt
Je confirme! Ca sent le vécu, la transpiration, le soupir... Bravo pour l'écriture et les photos... Je vous souhaite d'oublier chaussettes et je ne sais pas quelles choses pesantes... Vous me faites mal au coeur avec tous ces sacs devant et derrière...
RépondreSupprimerAllez, courage! La vie est belle!
temps, contre-temps... c'est quand même une belle musique, celle des voyages au pays où les trains peuvent se perdre (comme dans "Darjeeling limited") ou tout du moins se permettre de changer de temps dans l'ordonnancement de votre partition.
RépondreSupprimerBelle suite mes chéris.
Bibis de Mams
Une chose est sure:
RépondreSupprimerau fil des années rien n'a changé quant aux transports en Inde ,ni la patience seraine de ses habitants en si flagrante opposition avec nos réactions d'occidentaux .
" Les voies du Seigneur ..." font qu'avec une infinie douceur et une immense tendresse " il "
balise votre route d'évènements imprévus... et charmants comme ce mariage : superbe chance !
Merci à tous deux :
Belle plume , vivante et captivante narration et
excellentes photos .
Je me réjouis par avance de ce que vous allez vivre et nous faire partager à Varanasi , quelle
chance inouie . Je suis si heureuse pour vous .
Vous allez bientôt laisser vos sacs ....
Nicole
la morale de l'histoire étant de ne jamais, mais alors jamais... voyager sans cartes à jouer !! XD
RépondreSupprimersi vous saviez comme je peux vous envier, si le mauvais oeil existe, c'est le mien qui annule tous vos trains ! :P
trève de méchancetés, je trouve que vous avez le bon esprit ! celui qui vous permet de faire quelque chose de rien, de voir des beautés dans le vide, celui qui donne des rêves et fait que l'on vit ! dans un pays comme l'Inde qui plus est !
et cet espèce de rythme que sont les petits malheurs qui vous arrivent sans arrêt, c'est ce qui transforme ce voyage en une aventure ! des péripéties, découvrir ce dont vous êtes capables quand l'univers vous cherche des noises :) j'espère qu'on pourra en rire à votre retour !
portez-vous bien (et vos sacs !) et j'attends avec impatience la suite de votre récit !
:)
Merci de partager cette experience avec nous, j'ai ri aux eclats seule davant l'ordi!!!
RépondreSupprimerCela a du reveiller en moi de nombreux souvenirs pas si lointains...
Bisessss Capu